Oeuvre originale de Sami Basbous : L'Ascension - 105 x 140 cm 2023
21 janvier 2024
Sami Basbous
J'ai reçu cette lourde dose de honte, comme si m'identifier comme homosexuel était quelque chose dont je devais me sentir coupable. Mais je refuse d'accepter leur récit. La honte commence avec moi, et la façon dont les autres décident de la jeter dépend entièrement d'eux. Il est temps de dépasser ces absurdités et de commencer à nous affirmer. Cela fait des décennies et trop de vies ont été perdues à cause de ce jeu de la honte.
Maintenant, en arabe, nous avons cette expression « esta7e 3ala damak », qui se traduit grossièrement par « honte à votre sang ». Je ne suis pas sûr que nous réalisions à quel point cette expression est problématique, surtout si l'on y ajoute le VIH. Notre culture est noyée dans la honte et il est grand temps de nous libérer.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, clarifions la différence entre la culpabilité et la honte ? Ce sont des animaux totalement différents. La honte dit que je suis mauvais ; la culpabilité dit que j'ai fait une erreur. Et nous avons beaucoup trop de ces premiers éléments que nous devons abandonner pour prospérer.
L’empathie est l’un des principaux antidotes à la honte. Vous savez où cela va, n'est-ce pas ? Nous devons répandre cette empathie, partager des histoires, des récits chaleureux et les laisser laver les conneries. L'amour gagnera toujours.
Faire face à ce mur de honte, brique par brique, est la clé, sinon vous vous retrouverez entouré de quatre murs. Nous avons beaucoup de honte dans le monde arabe et dans la communauté LGBTQ+. C'est comme le premier élément de notre liste de choses à faire – alors réparons cela !
Travailler sur cette honte demande du courage, de la vulnérabilité et un peu de croissance personnelle. Il s’agit d’arracher ce niqab sociétal et d’être pleinement vu. Est-ce inconfortable à faire ? Oh, oui à cent pour cent, mais la vérité et le courage ne font pas vraiment bon ménage.
Être soi-même est un acte politique, qu'il soit politique face à la société ou face aux agendas politiques. Mais en étant nous-mêmes, non seulement nous nous aidons nous-mêmes, mais nous aidons les autres à se libérer de la stigmatisation, de la honte et du jugement. Le courage, disent-ils, est un acte de foi interne. Foi en soi et foi en l'humanité.
Alors voilà, nous parlons de tout ce qui nous tue. Il est temps de renverser la situation, de dire « merde » et de partager nos vérités. Créons une communauté où nous pouvons être nous-mêmes. Surtout face à ce qui se passe en Palestine. Crions notre identité. Je suis arabe, je suis homosexuel, je suis… quoi que ce soit. Renversons le récit.
En un mot, déchiffrons le code, abattons les murs de la honte et acceptons nos vérités avec une part de courage et d'empathie. Parce que l'amour et l'acceptation ? Ils seront toujours les vrais gagnants. Et gardez à l’esprit que vous ne pouvez pas trouver la paix si vous ne vous libérez pas.